Il était une fois, trois organes qui s’ennuyaient. Ils réussissaient parfois à trouver des moments
de plaisir et de joie tous ensemble ou au moins
deux d’entre eux, mais ils finissaient toujours par rester seuls dans leur coin, sans connexion particulière autre que celle de maintenir leur hôte en vie.
Il y avait tout d’abord le Cerveau qui soutenait
mordicus que sans lui, l’amour n’existait pas. Il était l’incarnation de la pensée et sans cette
dernière, l’idée d’aimer, de ressentir, n’effleurerait jamais leur hôte en question.
Ce à quoi le Cœur, outré, lui répondait sans ambages que sans le rythme de ses percutions qui battaient outre mesure au contact d’une autre personne, aucun soubresaut n’atteindrait les synapses du Cerveau.
Un peu plus bas, la Bite, souvent en cavalier seul et en repérage d’une proie, précisait que si elle ne faisait pas quelques saltos avant et arrière au contact d’un corps étranger, jamais Cœur et Cerveau n’auraient un tel débat stérile pour savoir duquel naissait le sentiment amoureux : sans plaisir, point d’envie de continuer de revoir cette personne, de tenter de l’aimer et de la garder.
Jusqu’au jour où ils comprirent que ce que l’on entendait par le mot “amour” était en fait l’alchimie parfaite entre eux trois. Et non un duo Cœur/Cerveau (”oh, celui-ci me plaît tellement moralement, il est drôle et charmant, dommage que Bite ne ressente rien de charnel pour lui !”),
Cœur/Bite (”Il est beau, il est sensuel, il est physiquement parfait, mais Cerveau pense qu’il n’y a aucun potentiel psychologique possible…”) ou Cerveau/Bite (”Cœur est vraiment pénible de ne rien ressentir pour lui : il est beau et intéressant, mais pourquoi n’y a-t-il pas le truc qui le fait palpiter un temps soit peu ?”).
C’était donc si simple ! Ou plutôt si compliqué. Tant et si bien qu’ils finirent par rester dans leur coin, se saluant de temps à autre lors de rencontres qui les réunissaient sporadiquement et bientôt, ce furent ces rencontres qui se firent sporadiques.
Grâce à ce texte sympa, bien écris et tellement vrai que j’ai chipé sur un blog sympa auquel je suis abonné, j’ai finalement compris d’où venait mon problème. Je n’arrive pas à faire vibrer mes 3 organes au même diapason. Je tombe souvent dans l’un des 3 scénarios cités en haut (mais j’avoue que c’est plus souvent le dernier scénario qui prime: cerveau + bite).